La révolution silencieuse de l’auto : quand partager devient la norme

Figure-vous que notre rapport à la voiture a complètement changé en une décennie. Une récente étude de Ford révèle que 73% des 18-24 ans envisagent le covoiturage pour leurs déplacements futurs. Économies, écologie, praticité… Et si l’avenir de l’automobile n’était plus dans la possession mais dans l’usage partagé ? L’ADEME considère même qu’une seule voiture partagée peut remplacer jusqu’à 8 véhicules personnels.

Notre relation à l’automobile : une évolution spectaculaire

Vous vous souvenez de l’époque où posséder une belle voiture était un symbole de réussite sociale? Cette période semble déjà lointaine. Les modes de vie ont évolué, et notre façon d’utiliser l’automobile aussi.

J’ai été frappé par les résultats du sondage Ford de l’année dernière. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 63% des Français envisagent de faire du covoiturage prochainement. Chez les 18-24 ans, ce chiffre grimpe à 73%! C’est presque les trois quarts de cette génération qui voient l’auto différemment.

Et ce n’est pas tout. La location entre particuliers séduit 53% des sondés, avec une pointe à 62% chez les jeunes. Ces derniers sont même 70% à attendre impatiemment une application qui leur proposerait la solution de mobilité idéale selon leurs besoins.

Mais attention, ne nous méprenons pas sur les motivations. Si vous pensiez que l’écologie était la raison principale, détrompez-vous! C’est avant tout l’économie qui guide ces choix. 60% des jeunes covoitureurs le font pour réduire leurs dépenses de transport. Mieux encore, 65% des sondés se disent prêts à livrer des colis sur leur trajet pour le rentabiliser. Pragmatiques, non?

Le dernier chiffre qui m’a particulièrement marqué : 38% des Français, en 2017, voyaient déjà la voiture uniquement comme un moyen de transport, une simple commodité. Finie l’époque où l’on lavait sa voiture chaque dimanche avec amour!

Le covoiturage : partager plus que sa voiture

Le principe est simple : vous partagez votre véhicule ou celui d’un autre conducteur pour un trajet commun. C’est particulièrement prisé pour deux types de déplacements : le quotidien domicile-travail et les longues distances pour les week-ends ou vacances.

Ce que nous disent les chiffres

D’après Allianz, 57% des conducteurs prennent leur voiture presque quotidiennement pour aller travailler. Pourtant, seuls 36% d’entre eux seraient intéressés par le covoiturage pour ces trajets réguliers. En revanche, pour les longues distances, l’intérêt monte à 56%. Et savez-vous quoi? 69% des conducteurs proposent au moins une fois par an de covoiturer.

Un impact économique considérable

Parlons gros sous, voulez-vous? Ces 57% de conducteurs quotidiens pourraient économiser entre 500 et 2000 euros par an en covoiturant régulièrement. Ça donne à réfléchir, non? Essence, péages, entretien, assurance, stationnement… Quand on additionne tout, le gain est vraiment substantiel.

L’autopartage : la voiture à la demande

C’est un concept différent, bien que complémentaire. L’autopartage, c’est l’accès à une flotte de véhicules sans en être propriétaire. Contrairement à la location traditionnelle, vous pouvez généralement accéder à ces voitures 24h/24 et 7j/7 via une application. Plus besoin de vous soucier de l’entretien, des réparations ou de l’assurance – tout est inclus dans le prix de location.

Entre particuliers aussi

À côté des services professionnels, l’autopartage entre particuliers gagne du terrain. Le principe? Vous louez votre voiture quand vous ne l’utilisez pas. C’est gagnant-gagnant : le propriétaire perçoit un revenu qui aide à financer son véhicule, et le locataire dispose d’une voiture à moindre coût quand il en a besoin.

J’ai un collègue qui finance près de 60% des coûts annuels de sa voiture en la louant les week-ends et pendant ses vacances. Il faut dire qu’il habite en centre-ville et utilise principalement les transports en commun pour se déplacer.

Des chiffres impressionnants

Les études montrent qu’une seule voiture en autopartage remplace entre 6 et 8 voitures personnelles et libère 4 places de stationnement. Sur 10 ans, cela permet d’économiser environ 36 tonnes de CO2 – l’équivalent de plusieurs tours du monde en avion!

On estime que les services d’autopartage toucheront 35 millions d’utilisateurs dans le monde d’ici 2021, aussi bien des particuliers que des professionnels. C’est une véritable explosion!

Autopartage vs covoiturage : les différences essentielles

Bien que ces deux pratiques concernent le partage de véhicules, elles diffèrent fondamentalement dans leur fonctionnement.

Dans le covoiturage, propriétaire et utilisateurs partagent le même trajet, dans le même véhicule, au même moment. C’est autant un partage de trajet que de véhicule. Et il y a cette dimension humaine… J’ai personnellement fait des rencontres fabuleuses en covoiturage, dont une qui m’a mené à un job passionnant! Mais attention, cela peut aussi être l’enfer si vous tombez sur un conducteur trop bavard quand vous souhaitez dormir…

Autre différence majeure : le prix. L’autopartage est une forme de location, donc vous payez un service. En revanche, dans le covoiturage, la loi est très claire : on partage les frais, mais on ne fait pas de bénéfice. Le propriétaire peut facturer l’essence, les péages et éventuellement une part d’usure du véhicule selon le barème kilométrique officiel, mais pas plus. Des actions en justice ont d’ailleurs été menées contre des personnes qui transformaient le covoiturage en activité lucrative non déclarée.

Enfin, l’autopartage offre une liberté que le covoiturage ne permet pas. Avec l’autopartage, vous êtes seul maître à bord et décidez de vos horaires et arrêts. En covoiturage, vous dépendez des horaires fixés par le conducteur. Imaginons que votre réunion se prolonge… Votre covoitureur vous attendra-t-il?

Quelle assurance pour ces nouvelles pratiques?

C’est la question qui me revient le plus souvent dans mes conversations avec les utilisateurs. Pour le covoiturage, c’est assez simple : si vous êtes le conducteur, votre assurance auto habituelle suffit tant que vous êtes assuré pour les trajets domicile-travail (si c’est dans ce cadre). La garantie responsabilité civile couvre les dommages causés à vos passagers.

Pour l’autopartage via une entreprise, c’est encore plus simple : l’assurance est incluse dans le service, comme l’entretien du véhicule.

En revanche, pour l’autopartage entre particuliers, le propriétaire doit informer son assurance qu’il pratique cette activité. Une garantie « prêt de volant » est généralement nécessaire pour couvrir les conducteurs occasionnels. Certaines plateformes d’autopartage proposent leur propre assurance, qui prend le relais pendant la durée de la location.

L’avenir est au partage, mais pas que…

Vous savez ce qui me frappe dans cette évolution? C’est qu’elle annonce peut-être la fin d’un modèle de consommation basé sur la possession. La voiture, symbole par excellence de la liberté individuelle et de la réussite sociale, devient un service partagé. Qui l’aurait cru il y a 20 ans?

Et vous, avez-vous déjà essayé le covoiturage ou l’autopartage? Êtes-vous prêt à abandonner votre voiture personnelle pour ces alternatives plus collaboratives? La route est encore longue, mais la direction semble tracée.